Rétromobile 2015

Rétromobile me surprendra toujours. Je me souviens avoir écrit l’an dernier « toujours plus grand, toujours plus fort » et je persiste. En effet, après avoir migré vers le Hall 1, le salon a encore gagné en taille en se faisant ouvrir un deuxième hall, transformé en grotte et exclusivement réservé à la vente de la collection Baillon. Cela dit, le nombre de mètres carrés a beau grimper comme le thermomètre d’eau d’une Triumph Stag dans les bouchons, les voitures exposées sont toujours autant serrées les unes contre les autres. Il faut vendre et le moindre centimètre est donc utilisé au maximum…

Merci donc à ceux qui jouent le jeu et prennent soin de mettre leurs voitures en valeur. Je pense notamment au stand de Classic Sport Leicht, à Peter Weisner, Porsche, Alpine, Opus et bien sur à Mercedes qui expose toujours ses voitures dans un cadre Lumineux, aéré, sans barrière. Finalement, une simple estrade permet à la fois de faire ressortir les voitures, tout en évitant au public de s’y masser trop près. Simple et efficace. Bravo aux clubs qui font des miracles chaque année pour nous dénicher des modèles rares, voire uniques, ce qui fut le cas cette année de Lancia, Alfa Romeo ou encore Matra. 

Des moments attendus, il y en avait cette année. La présence de trois Bugatti Royales sur un même salon est un événement unique, celle d’un char Tigre Royal aussi ? Tout va bien, les quatre mastodontes étaient quasiment côte à côte ! Que dire aussi de l'exposition spéciale "Pegaso" ? Certes, ce n’est pas la première fois que le salon faisait honneur à la marque Espagnole mais en trouver autant sur un même stand, c’est, je crois, du jamais vu. Mais Rétromobile, ce sont surtout ces dizaines de pépites, inattendues, qui vous surprennent au détour d’un stand : Maserati 5000 GT carrossée par Frua, Bristol 404 et même une Sbarro 328, plus rare que la BMW qu’elle copie !

Maserati 5000 GT Frua

Produites à 34 exemplaires (ou 32 selon les sources), la 5000 GT est déjà au départ une voiture extrêmement rare. La majeure partie a été carrossée par Allemano (on parle d'une vingtaine), les autres par Pininfarina, Bertone, Monterosa, Touring, Michelotti, Ghia et Frua qui s'est occupé de 3 voitures, dont celle-ci.
Construite à partir d'un châssis de Maserati 3500 GT renforcé, elle est motorisée par l'énorme V8 des Maserati 450S de course, assagi et fiabilisé par l'ingénieur Giulio Alfieri. Cette voiture, numéro de châssis 103060, a été livrée à Karim Aga Khan le 8 Août 1962.

Maserati Mexico Frua

C’est un prototype unique construit par le carrossier Frua. Elle est équipée du plus gros moteur proposé pour la Mexico, le 4,7 litres de 290 chevaux. Présentée en première mondiale lors du salon de Genève 1968, elle a été vendue, neuve, à un client Espagnol en 1970 et n’a connue que quatre propriétaires en 40 ans.
La carrosserie a été restaurée en 2013, plus de 2000 heures de travail ont été nécessaires pour remettre la voiture dans cet état alors que la sellerie de cuir rouge est d’origine.

Pegaso Z-102

Peu connue en France, la marque Pegaso construisait avant-tout des poids lourds et ce depuis 1946. Cela-dit, entre 1951 et 1956, sous l’impulsion de l’ingénieur Wifredo Ricard, elle commercialisa aussi une voiture de sport, la Z-102. Rare car produite à moins de 90 exemplaires, la Z-102 était équipée d’un V8 en alliage léger de 2,5 litres qui sera ensuite poussé à 2,8 litres et même 3,2 litres sur les modèles de compétition. 

Sur moins de 90 exemplaires produits, en deux séries, 18 voitures ont été carrossées par Saoutchik dont 4 seulement en version cabriolet. Celle-ci est le seul cabriolet « série 2 » construit. Après être passée entre les mains de Pierre Saoutchik en 1954, elle a été vendue à un particulier Espagnol qui décida de la convertir en berlinette ! Vendue et restaurée par le propriétaire suivant dans les années 90, elle retrouva par la même occasion sa configuration d'origine. Après avoir plusieurs fois changée de mains, elle fut à nouveau restaurée et repeinte en bleu ciel, la couleur qu'elle avait à l'origine

Mercedes 300 SL Coupé et Roadster 

Dévoilée en février 1954 à l'International Motor Show de New-York, la Mercedes 300 SL surprit tout le monde avec ses fameuses portes papillon.

Le couvercle de malle, le capot moteur, les portes étaient en aluminium et sur demande, la coque complète pouvait l'être également. Le moteur 3,0 litres développait 215 chevaux et permettait à la 300 SL d'atteindre 260 km/h.
Cette 300 SL spéciale (ci-dessus), châssis 550640, est une des quatre voitures de courses officielles. Elle bénéficie d'un moteur préparé à l'usine et termina à la seconde place du Tour Auto 1956 aux mains de Stirling Moss et Georges Houel.

Remplaçant le coupé Gullwing, le roadster 300 SL a, pour sa part, été présenté lors du salon de Genève 1957. Celle-ci, équipée de son hard-top, a été exposée lors du Salon de Paris 1958 au Grand Palais. Vendue neuve, en France, elle y est toujours restée. (Ci-dessous)

Mercedes 540K Streamliner

Conçue durant l'hiver 1937-1938 pour la course Berlin-Rome qui sera finalement annulée, elle fut retrouvée à la fin de la guerre aux mains d'un soldat américain, modifiée pour fonctionner au gaz. Ajoutée aux réserves de Mercedes, elle resta oubliée pendant plusieurs décennies jusqu'à sa restauration complète voici dix-huit mois. Elle a effectuée sa rentrée publique à l'occasion du concours d'élégance de Pebble Beach, en août dernier.

Alfa Romeo Giulietta Spider Bertone 1955

Dessinée par Franco Scaglione pour Bertone à la demande d'Alfa Romeo qui cherchait à développer un cabriolet sur le base de la Giulietta, elle fut jugée trop coûteuse à fabriquer en grande série. C'est la version de Pinin Farina qui lui sera préférée. Ce prototype n'a été construit qu'à deux exemplaires. Le premier fut vendu alors que celui-ci est resté propriété de l'usine.

Lancia Bertone Sibilo

Présentée au salon de Turin 1978, la Sibilo est construite sur un châssis de Lancia Stratos rallongé, elle est donc totalement fonctionnelle. Coté design on retrouve le style de Marcello Gandini. Profil en coin, surfaces vitrées noyées dans la carrosserie. Longtemps restée propriété de la Carrosserie Bertone, elle a été vendue en mai 2011 en marge du concours d'élégance de la Villa d'Este.

Texte et photos : Philippe Despont.

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